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Nov
Ouverture KFC au centre-ville de Besançon
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Le quotidien L’Est Républicain annonçait fin octobre 1 qu’après plusieurs mois de travaux, le nouveau restaurant KFC de la rue des Granges à Besançon ouvrira ses portes le mardi 3 novembre 2020. En attendant la fin du reconfinement, l’enseigne ne proposera que de la vente à emporter.
Zéro déchet Besançon s’est associé au collectif Alternatiba pour examiner cette nouvelle… non sans une pointe d’inquiétude.
Zéro déchet Besançon s’est associé au collectif Alternatiba pour examiner cette nouvelle… non sans une pointe d’inquiétude.
Texte co-signé par Zéro déchet Besançon et Alternatiba – Novembre 2020
Non l’Est Républicain, à bien des égards, nous ne sommes pas rassurés de voir s’installer un nouveau KFC ! Et en ce qui concerne le coup de projecteur que vous mettez sur ses emballages recyclables : permettez-nous d’y apporter un éclairage différent.
Recyclable ne veut pas dire recyclé.
La plupart de ces déchets vont finir, soit dans la rue, soit dans les corbeilles de propreté destinées à l’incinération, la ville de Besançon n’ayant pas la volonté d’instaurer le tri sur l’espace publique. Inutile de vous rappeler alors les dégâts pour l’environnement dans ces deux cas de figures. En quoi des emballages recyclables participent-ils à la propreté du centre-ville ? Nous vous encourageons à aller faire une balade pour découvrir les nombreuses bouteilles plastiques jetées dans l’environnement : elles sont pourtant recyclables !? Quid des déchets générés lors de la fabrication des menus, sont-ils recyclables, recyclés ? Nous ne pouvons pas nous contenter de juger à partir des déchets visibles par le consommateur final.
Le tri à l’intérieur de l’établissement est une obligation réglementaire et non un argument écologique. Ce que nous aurions aimé voir, c’est au minimum, la mise en conformité avec la réglementation à venir sur les emballages à usage unique. En effet, à partir de janvier 2023, seront interdits les récipients, gobelets (y compris couvercles) et couverts à usage unique, quel que soit leur matériau, lorsque les repas sont servis sur place dans l’enceinte d’établissements de restauration. L’interdiction (formulée sous la forme d’une “obligation de réutilisable”) ne vise pas uniquement les produits en plastique mais bien l’ensemble des emballages “à usage unique”, qu’ils soient fabriqués à partir de plastique, de carton, ou d’un mélange de différents matériaux. Elle concrétise ainsi le principe selon lequel “le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas”, et reconnaît que des emballages, même compostables ou recyclables, induisent un fort impact sur l’environnement quand ils sont à usage unique.
Le tri à l’intérieur de l’établissement est une obligation réglementaire et non un argument écologique. Ce que nous aurions aimé voir, c’est au minimum, la mise en conformité avec la réglementation à venir sur les emballages à usage unique. En effet, à partir de janvier 2023, seront interdits les récipients, gobelets (y compris couvercles) et couverts à usage unique, quel que soit leur matériau, lorsque les repas sont servis sur place dans l’enceinte d’établissements de restauration. L’interdiction (formulée sous la forme d’une “obligation de réutilisable”) ne vise pas uniquement les produits en plastique mais bien l’ensemble des emballages “à usage unique”, qu’ils soient fabriqués à partir de plastique, de carton, ou d’un mélange de différents matériaux. Elle concrétise ainsi le principe selon lequel “le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas”, et reconnaît que des emballages, même compostables ou recyclables, induisent un fort impact sur l’environnement quand ils sont à usage unique.
Le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas !
En ce qui concerne la vente à emporter, nous préconisons la mise en place d’un système de consigne universel à l’image de l’initiative Recircle en Suisse. Nous espérons voir la ville de Besançon devenir le pilote d’une telle initiative qui facilitera la transition vers la consigne comme nouvelle norme dans la vente à emporter. De nombreux restaurateurs et restauratrices aimeraient s’engager dans cette démarche, qui aura d’autant plus de sens si elle est commune plutôt qu’individuelle, mais beaucoup de freins sont encore à lever.
«De bons morceaux de poulet panés sur place»??
KFC affiche sa «passion du poulet» et se vante de se fournir auprès de producteurs français, mais rappelons que le poulet dont il est question est un pur produit de l’industrie agroalimentaire, en grande partie importé d’Allemagne, des Pays-Bas ou de Pologne.
Si le poulet KFC répond à des normes plus rigoureuses que le poulet de batterie, il reste pour autant très loin de filières de production vertueuses, tant sur le plan écologique que sur le plan de la maltraitance animale. L’élevage se fait à l’intérieur de hangars où les poulets sont entassés dans des enclos. Il repose sur des cultures végétales intensives, qui alimentent des animaux à durée de vie très brève (5 à 6 semaines), sélectionnés pour leur croissance rapide. Ces modes d’élevage utilisent des techniques à l’impact environnemental désastreux : usage intensif de produits phytosanitaires pour la production des céréales, bâtiments thermo-régulés et ventilés, consommation massive d’énergies fossiles, traitements médicamenteux récurrents des poulets… Les effluents issus de ces exploitations occasionnent en outre une pollution importante des écosystèmes environnants.
KFC est la chaîne de restauration qui connaît actuellement un développement important sur le territoire français, et son installation à Besançon Centre contribue à l’uniformisation des centres villes, qui comme les zones commerciales en périphérie, sont occupés aujourd’hui majoritairement par des grandes enseignes au détriment de la qualité et de la diversité portée par les commerçants traditionnels.
Si KFC met en avant la création d’emploi comme une de ses préoccupations, n’oublions pas qu’il s’agit là encore, comme dans l’ensemble des chaînes de fast-food, d’emplois non-qualifiés, mal rémunérés et déconsidérés, qui apportent un salaire d’appoint à des personnes précaires mais n’offrent pas de perspectives d’avenir.
En cette période de crise sanitaire, il nous semble par ailleurs difficile de faire l’impasse sur les effets de ce type d’alimentation sur la santé des consommateurs. Les pathologies liées à la «malbouffe» (obésité, diabète, hypertension maladies cardio-vasculaires) des fast-foods connaissent une expansion inquiétante dans notre société, et il paraît difficile de se réjouir, en 2020, du développement de chaînes de restauration qui tendent à généraliser une alimentation trop riche et de mauvaise qualité à l’aide d’un marketing agressif ciblant notamment les plus jeunes, attirés par des prix bas.
Si le poulet KFC répond à des normes plus rigoureuses que le poulet de batterie, il reste pour autant très loin de filières de production vertueuses, tant sur le plan écologique que sur le plan de la maltraitance animale. L’élevage se fait à l’intérieur de hangars où les poulets sont entassés dans des enclos. Il repose sur des cultures végétales intensives, qui alimentent des animaux à durée de vie très brève (5 à 6 semaines), sélectionnés pour leur croissance rapide. Ces modes d’élevage utilisent des techniques à l’impact environnemental désastreux : usage intensif de produits phytosanitaires pour la production des céréales, bâtiments thermo-régulés et ventilés, consommation massive d’énergies fossiles, traitements médicamenteux récurrents des poulets… Les effluents issus de ces exploitations occasionnent en outre une pollution importante des écosystèmes environnants.
KFC est la chaîne de restauration qui connaît actuellement un développement important sur le territoire français, et son installation à Besançon Centre contribue à l’uniformisation des centres villes, qui comme les zones commerciales en périphérie, sont occupés aujourd’hui majoritairement par des grandes enseignes au détriment de la qualité et de la diversité portée par les commerçants traditionnels.
Si KFC met en avant la création d’emploi comme une de ses préoccupations, n’oublions pas qu’il s’agit là encore, comme dans l’ensemble des chaînes de fast-food, d’emplois non-qualifiés, mal rémunérés et déconsidérés, qui apportent un salaire d’appoint à des personnes précaires mais n’offrent pas de perspectives d’avenir.
En cette période de crise sanitaire, il nous semble par ailleurs difficile de faire l’impasse sur les effets de ce type d’alimentation sur la santé des consommateurs. Les pathologies liées à la «malbouffe» (obésité, diabète, hypertension maladies cardio-vasculaires) des fast-foods connaissent une expansion inquiétante dans notre société, et il paraît difficile de se réjouir, en 2020, du développement de chaînes de restauration qui tendent à généraliser une alimentation trop riche et de mauvaise qualité à l’aide d’un marketing agressif ciblant notamment les plus jeunes, attirés par des prix bas.
Nous sommes là bien loin de l’image soignée que nous offre KFC, qui met en avant la tradition, la qualité, et la volonté «de nous rendre heureux»…
Nous avons la chance, à Besançon, d’avoir quantité de petits restaurants qui se démarquent par le soin accordé à leur cuisine, par l’originalité et la qualité de l’alimentation proposée, par l’usage de produits locaux et/ou issus de l’agriculture bio, et qui font preuve d’inventivité pour survivre dans le contexte difficile que nous traversons… Le coût réel de la malbouffe des fast-foods, quand on y intègre les problèmes médicaux et environnementaux, dépasse largement celui d’un restaurant traditionnel. Plutôt qu’un géant du poulet industriel représentant un modèle dépassé, ce sont eux que nous aimerions voir mis à l’honneur.
1 – Article de l’Est Républicain du 30 octobre 2020 à lire dans son intégralité ici : https://www.estrepublicain.fr/culture-loisirs/2020/10/30/le-restaurant-kfc-de-la-rue-des-granges-ouvre-ce-mardi-3-novembre-a-besancon?preview=true