20
Août

Un défi sportif « Zéro Déchet – Zéro Carbone »

Alors que la bataille contre le plastique à usage unique semblait gagner du terrain, la crise du Covid a remis sur un piédestal le jetable. Malgré la prise de conscience écologique, malgré la passion pour la nature, l’organisation d’événements sportifs n’a pas été laissée pour compte et les vieilles habitudes sont plus que jamais difficiles à changer. Au temps des annulations de trails, notre équipe Zero Waste Sport a eu l’idée d’organiser une épreuve qui mêlerait ses valeurs à un challenge sportif, avec trois engagements forts :

Éviter la production de déchets

Ne pas acheter de matériel neuf

Réduire l’impact carbone au maximum

Le choix de la destination s’est portée sur la Grande Traversée du Jura. En choisissant le massif Jurassien, l’équipe a voulu mettre en avant son attachement à la pratique du sport de proximité, comme moyen de réduction de l’empreinte carbone, et prônant le retour au voyage lent et par les terres. Une démonstration par l’exemple qu’il est tout aussi gratifiant, si ce n’est plus, de vivre une aventure humaine et sportive sans partir à l’autre bout de la planète en avion.

La Grande Traversée du Jura ? Comment ?

Au départ, il était question d’effectuer la traversée en course à pied, en autonomie. La difficulté de l’épreuve et les soucis de logistique ont amené l’équipe à réfléchir d’une toute autre manière : et s’il était possible de gérer la logistique à vélo ? L’idée est alors née : deux personnes en course à pied, deux personnes à VTT et trois personnes à vélo-cargo pour la gestion de la logistique et du matériel. Ainsi libérés de toute charge, les relais de trail et VTT se font plus facilement ! Chaque demi-journée, les duo et trio changent pour que chacun ait l’opportunité de traverser le Jura via les trois itinéraires : course à pied, VTT et route.

Et dans la pratique ?

Au départ de Besançon, l’équipe a pris le train pour acheminer les vélos-cargos et VTT jusqu’au départ à Mandeure. Cela s’est fait sans difficulté particulière, les cargos dépassant à peine des espaces prévus pour les cycles.

Premier aller d’un vélo + vélo cargo à Mandeure

Le départ de la traversée a été lancé le 21 mai 2022. Les équipes VTT et trail s’enfoncent dans les premiers kilomètres de sentiers. L’équipe cargo va compléter les courses 100% vrac et bio de la veille, avant de prendre la route. Le premier passage de relais du midi se fait à Saint-Hyppolyte, pour finir la journée à Goumois, lieu de la première soirée de camping.

Et c’est ainsi qu’après 7 journées similaires de relais, l’équipe a traversé le massif du Jura du nord au sud, en se basant sur la trace trail de 396km. Au-delà de l’aspect sportif, ce fût aussi l’occasion de (re)découvrir un territoire qui offre un environnement grandiose, avec des passages au Saut du Doubs, au Lac Saint-Point, au Mont d’Or, au Crêt de la Neige, aux pertes de la Valserine et au Grand Colombier, entre autres !

Selon la forme du jour et l’envie, les équipes alternent entre les différentes activités, rien n’étant planifié en avance mis-à-part le parcours. De même pour les hébergements, soit en camping, en gîte ou chez l’habitant. C’est l’occasion pour l’équipe de faire de belles rencontres et profiter de l’hospitalité des jurassiens pour passer des nuits plus confortables qu’en tente. L’aventure et le voyage ce sont aussi « ces moments off » de fin de journée après le défi sportif du jour. Ce sont ces petits moments qui permettent de recharger les batteries, de faire de belles rencontres et de recevoir la solidarité des locaux. Par exemple, l’équipe a eu quelques problèmes techniques avec un vélo mais a eu la chance de tomber sur un mécano vélo qui est venu leur rendre service. La météo a également été capricieuse pendant 2 jours, ce qui n’a pas facilité la course ni ajouté du confort, mais la bonne humeur du groupe et les rencontres inattendues ont mis du soleil dans les cœurs. Le groupe a par exemple utilisé le site Warmshowers pour trouver un toit et une douche chaude chez l’habitant lors des journées et soirées froides et pluvieuses.

Chez Victorien, à Bellegarde-Sur-Valserine

Et les déchets dans tout ça ?

La capacité des cargos, et surtout la force des mollets, n’étant pas suffisantes pour transporter l’intégralité des 7 jours de vivres sans se ravitailler, il a fallu trouver des lieux de réapprovisionnement tous les deux jours. Dans un territoire rural et montagneux, ce n’était pas forcément chose facile, mais cela contribuait au défi. Grâce au réseau de magasins Biocoop, nous avons réussi à atteindre notre objectif : limiter les déchets le plus possible. L’équipe logistique a pu s’arrêter au départ, à Mathay, à Pontarlier, aux Rousses et à Bellegarde, munie de sacs à vrac et boites réutilisables. Les courses étaient principalement constituées de légumes, fruits, semoule et fromages, la viande ayant été mise de côté pour minimiser l’impact carbone.

Bilan des déchets :

  • 15 bouteilles de bières & 1 crémant (pour fêter l’anniversaire d’un membre de l’équipe !)
  • 2 emballages sandwichs
  • 3 pots de tartinade apéro
  • 1 emballage de reblochon
  • 1 bonbonne de gaz
  • quelques pansements & compresses
  • 4 papiers d’emballages
  • quelques serviettes papiers (boulangeries)
  • 4 patins de freins
  • chez nos hôtes : 3 sachets de thé & 1 paquet chips + bouteilles de jus de fruits

Ceci est une quantité plutôt faible pour une semaine d’itinérance de sept personnes. Sachant que la moyenne nationale de production de déchets sur un même temps étant d’environ 76kg, nous en sommes ici à moins de 5kg. Ceci étant, une grande partie aurait pu être évitée, notamment les emballages plastiques, qui restent nos principaux ennemis dans l’alimentaire. Cependant, relativisons, l’itinérance ne facilite pas les choses, il est toujours plus facile d’appliquer la démarche zéro déchet dans sa routine quotidienne.

Et le défi rien de neuf ?

Lancé par Zero Waste France, ce défi est apparu logique à l’équipe au moment de la planification. Tout le matériel commun a été constitué via les apports de l’équipe, ou des prêts d’amis comme pour les cargos et un des VTT. Seul l’achat des patins de frein et de deux nouvelles paires de chaussures de trail n’a pas été évité. En effet il n’existe malheureusement aucune solution parfaitement durable, quoi qu’en disent les marques qui parlent de « matières recyclées» (à lire ici côté greenwashing, un récent article de ZWF sur le sujet : ZWF porte plainte contre Adidas et New Balance). Côté impact carbone, une des paires choisies était fabriquée intégralement en France (précision car cela est rare), par Veets.

En conclusion, et malgré l’aspect matériel assez important pour ce type de défi sportif, l’emprunt et le ré-emploi ont facilement pu être privilégiés sans compromis sur la qualité des équipements.

Et l’objectif de réduire l’impact carbone au maximum ?

La démarche zéro déchet doit s’entendre au sens large de « zéro gaspillage ». D’où l’importance de limiter également au maximum l’empreinte carbone de cette aventure. Les leviers d’actions sur ce plan, tout comme ceux de notre vie quotidienne sont :

  • Les transports
  • L’énergie, y compris l’énergie grise (celle de la production des objets achetés)
  • L’alimentation

Côté énergie, la période ne nécessitant pas spécialement d’éclairage et de chauffage, les économies réalisées sont essentiellement liées à la sobriété en termes d’équipement.

Côté alimentation, deux éléments ont été privilégiés : une alimentation non carnée et le plus possible d’origine locale.

Enfin côté transport, le train a été le seul moyen de transport motorisé utilisé. Son empreinte carbone n’est pas nulle, même lorsqu’il utilise de l’électricité nucléaire, mais elle est parmi les plus faibles. Évidemment, limiter le nombre de kilomètres parcourus a également un impact significatif. Le reste des déplacements faisait partie de l’aventure… voyager, c’est se déplacer, non ?!

Retrouvez quelques photos de l’aventure :

Le voyage s’est fait en auto-financement total, par choix d’indépendance. Un défi sportif sans appel à des sponsors, à budget raisonnable, c’est possible. Les entreprises cités dans l’article n’y ont donc pas participé.

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